Ma grande traversée du Vercors par le GR 91 – étape 4

Jour 4 : De la Jasse du Play à Pré Peyret

4 août 2020 : Cette 4e journée de randonnée sera la plus courte de la semaine. En effet, obligé de faire sécher la tente avant de repartir, j’ai perdu beaucoup de temps. La tempête de la nuit avait bien trempé la toile. La replier ainsi n’aurait pas été pratique… et surtout aurait ajouté un poids considérable dans le sac. Heureusement la matinée est ensoleillée, ce qui permet un séchage « rapide ». Je ne suis donc reparti que très tardivement dans la matinée. Et notons que le sommet du jour devait être le Grand Veymont. Il a du être annulé. J’y reviendrais. Cela fera donc une journée de récupération, d’autant que les 2 prochains jours promettent leurs lots de difficultés aussi.

Je me préserve donc en maintenant l’objectif initial de Pré Peyret comme fin d’étape.

Une source est présente à 10-15 mn de marche de la cabane de la Jasse du Play, d’où je viens de partir. Il ne faut donc pas la rater pour refaire le plein. Comme je l’évoquais, l’eau est l’enjeu principal sur ce GR puisque de longues distances sans eau et sans villages sont à parcourir. En outre, cette source est l’avant dernière avant celle de Pré Peyret qui laissera ensuite 2 étapes complètes sans ravitaillement. Ces sources sont en plus des « goutes à gouttes ». Plusieurs minutes pour remplir 50 cl !

Je me concentre sur ma carte pour essayer de repérer le bon chemin. je m’engage alors à gauche et au bout de près d’un kilomètre je me rends compte de mon erreur. Qu’est-ce qui ressemble plus à un chemin de montagne qu’un autre chemin de montagne ! Il me faut faire demi-tour, je m’éloigne du chemin… et de la source !

Une fois de retour sur la voie principale je retrouve le balisage rouge et blanc du GR et je vois enfin le bon sentier à gauche pour aller à la source. Ouf ! Une fois sur place, il va falloir patienter, un groupe de jeunes scouts est déjà en train de se servir. Et comme je disais… le remplissage d’un demi litre est très très long…

De mémoire je repars avec un demi litre en plus au bout de 40 mn (attente comprise) ! Décidément, les retards s’accumulent ce matin !

A 12 h 00, j’arrive au croisement permettant de rejoindre le « Pas de la Ville » accès vers le sommet. C’est donc maintenant que la décision de monter au Grand Veymont doit être prise. A gauche, c’est direction le sommet, tout droit, c’est le contournement sans l’ascension. La couverture nuageuse qui recouvre alors le sommet ne laisse aucun doute à la suite de la rando. Le sommet du Grand Veymont ne pourra pas se faire aujourd’hui. Trop de brouillard, le risque est trop important d’autant que cette montée est relativement ardue. Les conditions météo ne permettent donc pas d’assurer une ascension en sécurité ! Je vais donc tout droit. C’est ici que l’étape du jour a donc été écourtée d’une grosse portion. J’en profite pour faire une pause pipi !

Sous le brouillard, le sommet du Grand Veymont

Depuis quelques temps déjà le paysage s’est changé. Les sapins deviennent plus rares et sont plus clairsemés sur les bords du chemin. On ne parle plus de forêts mais éventuellement de bosquets dans le meilleur des cas. De grandes étendues sans arbres vont même se présenter à moi, notamment en arrivant à « Grande Cabane », une bergerie isolée que je vais devoir contourner.

Lors d’une pause en début d’après midi, le soleil perçait entre les nuages et le ciel bleu se montrait enfin ! La grisaille devenait lassante ! Un casse croute au soleil ça fait du bien. Des randonneurs accompagnés de leurs enfants et de 2 ânes sont passés au même moment. C’est marrant de voir un tel convoi me dépasser. Comme j’ai du temps devant moi, je prolonge un peu la pause pour faire quelques photos florales et paysagères.

L’âne pour porter les sacs ! Quelle riche idée !

Vers 16 h 30, j’arrive déjà près de la cabane de Pré Peyret. Il est déjà temps de rechercher un coin de bivouac. Je grimpe le talus qui longe le chemin depuis quelques centaines de mètres pour aller voir dans les bosquets plus hauts si une place adéquate pourrait m’accueillir. Et effectivement, une mini clairière entre des conifères n’attend que moi !

Je pose mes affaires et m’en vais faire un tour aux alentours pour voir de quoi est fait le voisinage.. .et surtout, point stratégique, trouver mes toilettes avec vue du jour ! Ceux que je trouve sont magnifiques et confortables ! Discrets, éloignés du chemin et des regards… mais une vue sur un panorama à couper le souffle ! Que demander de plus pour ce soir !

Mon bivouac du jour
Mes toilettes avec vue du jour ! Grand luxe ce soir !

Mais le soleil de l’après midi ne va pas être synonyme de nuit calme, au contraire. Je vais enchainer une 2e nuit de tempête ( a priori sans trop de pluie cette fois mais des rafales de vent impressionnantes. Le vent s’engouffre dans le couloir que forme le chemin entre les montagnes (un petit canyon en fait) et cela produit un vacarme de tous les diables durant une grande partie de la nuit ! Là encore, je ne vais pas bien dormir et surtout pour la 2e fois consécutive je vais aussi avoir très froid, bien que je sois resté tout habillé emmitouflé dans mon sac de couchage prévu, lui pour les températures proches de 0°. Heureusement, car comme précédemment mes vêtement ne me réchauffent pas du tout ! Par contre, l’avantage de m’être mis sous un bosquet d’arbre, lui-même protégé par une barrière naturelle d’autres arbres, m’a permis de ne pas être secoué par les bourrasques.

Autant dire que la nuit va être courte et demain dès potron-minet je pourrais reprendre le chemin… et profiter du lever de soleil… Je suis alors à 1620 m d’altitude.

A demain pour l’étape 5 !

Résumé de la journée en photos

Bilan de la journée

Les étapes précédentes